Le pasteur Partie 2 – Éviter les dangers
Cet article est le quatrième dans la série sur les cinq dons du ministère. C’est la deuxième partie sur le ministère du pasteur. Nous avons vu que le pasteur, c’est un berger. Il est là pour nourrir spirituellement les brebis que Dieu lui a confiées. Il est aussi là afin de prier pour leurs besoins. On continue dans cet article pour voir des dangers auxquels il doit faire attention.
Comme le pasteur est le ministre de Dieu, le Seigneur Lui accorde de la sagesse pour conseiller ses brebis. Il est là pour les aider à trouver le chemin de Dieu pour leur vie. Ainsi, Hébreux 13 :17 encourage les brebis : « Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; qu’il en soit ainsi, afin qu’ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui vous ne serait d’aucun avantage. » La Bible nous dit d’écouter les autorités spirituelles, car elles veillent sur nos âmes. Pourtant, sachant que la tendance humaine est d’abuser du pouvoir, il nous faut regarder le sens du mot traduit « obéissez » dans ce verset.
Le mot grec est « πείθω », qui est normalement traduit « persuader », ou écouter. Dans la forme en Hébreux 13 :17, c’est l’idée de permettre à vos conducteurs spirituels de vous convaincre ou vous persuader des choses, car ils veillent sur vos âmes et doivent en rendre compte. Il ne s’agit pas d’une obéissance aveugle. Car à la fin, Jésus est le Souverain Pasteur, et notre allégeance est à Lui. Si un pasteur vous dit de faire quelque chose, ou même vous donne du conseil qui est clairement contre la Parole de Dieu ou contre Sa volonté, il ne faut pas vous laisser persuader par ses conseils.
Remarquez bien que ce mot traduit « obéissez » est différent que celui employé en Éphésiens 6 pour les enfants : « Enfants, obéissez [ὑπακούω] à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste. » (Éph. 6 :1). Là, c’est l’idée d’écouter attentivement et obéir. Mais, un pasteur n’est pas vraiment notre parent. Jésus a clairement dit : « ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs ; car un seul est votre Directeur, le Christ » (Mat. 23:7-10). Le problème ici, ce n’est pas les titres en tant que tel, mais le manque de compréhension du rôle limité de tout être humain. Personne ne doit prendre la place de Jésus ni de la Parole dans notre vie. On peut appeler quelqu’un « papa » comme signe de respect, mais on n’est pas appelé à leur obéir de manière aveuglé. Mais s’ils sont une autorité spirituelle, il faut leur donner de la déférence et les écouter. Souvent Dieu va leur accorder la sagesse pour nous aider et même pour nous communiquer Sa volonté, même s’ils ont certains défauts dans leur propre vie. Ce qui est important, c’est que les brebis respectent les sous-bergers, mais aussi que chaque brebis connaisse la voix de Dieu pour elle-même… « Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent » (Jean 10 :27). Ainsi la voix des bergers servira comme une confirmation de Sa volonté.
Toujours dans ce volet, j’aimerais revenir à 1 Pierre 5 :2-3, où nous lisons : « Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. » C’est un fort avertissement à des pasteurs de ne pas faire l’œuvre du ministère pour avoir de l’argent, mais de servir les croyants par amour. Malheureusement, certains deviennent pasteurs, parce qu’ils pensent que lorsque leur ministère sera grand, ils seront riches et célèbres.
Mais peut-être plus commun et dangereux que ça, c’est ceux qui essaient de jouer le rôle de Dieu dans la vie de leurs brebis. Ils cherchent à contrôler la vie des individus que Dieu a placés dans leur assemblée. C’est une tentation et un danger pour ceux qui sont appelés à être pasteur car les brebis viennent pour entendre la voix de Dieu ! Mais il faut toujours les diriger vers Jésus. Pierre dit de ne pas dominer sur ceux que Dieu nous a confié, mais d’être des modèles. En fin de compte, Jésus reviendra, et toutes les brebis qui lui appartiennent vont Le suivre. Et les pasteurs doivent rendre compte à Jésus pour la manière qu’ils ont géré le peuple de Dieu en attendant Sa venue.
Certains pasteurs dominent comme s’ils sont le Saint-Esprit pour chaque chrétien, et ils cherchent à contrôler pas seulement les activités de l’église, mais des aspects personnels de la vie de chaque brebis. Par exemple, il y en a qui veulent contrôler la décision du choix de l’épouse. Soyons clair : les Écritures interdisent un chrétien de se marier avec un non-croyant (2 Cor. 6 :14), et un pasteur doit fidèlement communiquer ce que la Parole de Dieu dit. Ainsi, il peut refuser de célébrer un tel mariage. Également, s’il perçoit une raison quelconque qu’un mariage peut être particulièrement difficile, il doit avertir le couple avant le jour du mariage. Mais s’il n’y a pas de raison concrète biblique (comme un mariage adultère, homosexuel, ou chrétien avec un non-chrétien), ce n’est pas le pasteur qui doit décider pour un homme avec qui il doit se marier. Le pasteur doit chercher à être un modèle dans son propre mariage, à partager ce que la Bible dit et convaincre les célibataires de plaire à Dieu, tout en priant que les yeux des brebis soient ouverts afin que chacun fasse de bonnes décisions. Mais Il ne doit jamais retenir la bénédiction de Dieu basée sur ses propres sentiments. Son conseil doit toujours être fondé sur la Bible.
Ainsi, avec d’autres aspects de la vie chrétienne, un pasteur ne doit pas chercher à contrôler les gens, mais il doit les aider à suivre Jésus pour eux-mêmes. Comme mon pasteur aimait dire : « Dieu n’a pas de petits-enfants, seulement des enfants. » C’est-à-dire, que chaque pasteur doit amener ses brebis (les brebis de Dieu sous sa garde, mieux dit) à une relation et communion personnelle avec leur Père céleste. Ainsi, le Saint-Esprit peut guider les croyants, et les brebis deviendront matures. En conclusion, un pasteur est un sous-berger, prenant soin d’un peuple que Dieu lui a confié pendant un temps. Il est là pour les nourrir et les motiver à suivre Jésus. Cela inclut l’administration de la maison de Dieu et organiser des activités à l’église afin que les besoins de tout un chacun soient comblés. Il est là pour les conseiller, et pour cela, il doit dépendre de la sagesse de Dieu, et bien sûr, être un étudiant sérieux de la Parole. Il est là pour diriger, sans dominer, ce qui n’est pas facile pour tout être humain. La tendance à devenir un dictateur existe en chacun de nous. Mais si Dieu nous a appelés à être un pasteur, par la grâce de Dieu, nous pouvons vaincre cette tendance d’abuser du pouvoir. Nous pouvons devenir plutôt, un modèle pour les brebis et non pas des maitres. En gagnant leur confiance, nous allons voir qu’elles vont devenir plus matures, et elles vont apprendre à suivre la voix du Saint-Esprit pour eux-mêmes jusqu’à ce que le Souverain Pasteur s’apparaîtra. La récompense pour un tel pasteur sera comme Pierre a clos son passage : « Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. » Si vous êtes appelés ainsi à devenir pasteur, que Dieu vous donne la grâce d’être fidèle et recevoir une couronne de gloire. Que Dieu vous bénisse, cher lecteur !